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Avoir 20 ans en 1963

Mes cousins étaient revenus traumatisés de leur service militaire en Algérie.

Jamais, ou presque, ils n’avaient quitté leur campagne de l’Entre-deux-mer où ils vivaient paisiblement au rythme des saisons.
« Les évènements » comme on appelait alors les troubles qui sévissaient dans ce pays lointain les ont marqués à vie. Vie qu’ils ont eu sauve contrairement à certains.

Dans l’été 1962 nous avons vu arriver une population pour la plupart  démunie et égarée. Il était difficile de comprendre que du jour au lendemain des français, nés en Algérie, soient expulsés de chez eux, en tous cas d’un pays qu’ils croyaient le leur, et viendraient s’échouer sur les terres françaises où leur accueil ne fut pas toujours bienveillant.

Nous écoutions leur histoire lorsqu’ils voulaient bien nous la raconter. Ils nous parlaient de villes que nous ne connaissions pas, de chaleur, de plages, de désert, de leur vie quotidienne dans ce pays qu’ils savaient ne jamais revoir.

Alors je pensais à moi, à la douleur d’avoir quitté mon village natal mais à la chance que j’avais de pouvoir y retourner aussi souvent que je le voulais.

Certaines familles avaient acheté des propriétés agricoles et mon père qui parcourait la campagne pour la chasse disait qu’ils apportaient une certaine modernité dans des exploitations quelques fois bien vétustes.

La vie poursuivait son cours. Les années passaient mais pas assez vite. J’attendais l’année de mes 21 ans qui me donnerait la majorité et le pouvoir de faire enfin « tout ce qui me plait ». Mais c’était encore bien loin et en cette année 1962 les chemins bifurquaient  pour beaucoup d’entre nous.

Certains entraient dans la vie active, d’autres partaient à Toulouse dans les Facs et d’autres devenaient parents « avant la date » disait-on.

Pour ma part je choisis le travail, les études ne m’intéressaient pas trop.

L’année avant le bac j’avais trouvé un job d’été dans une librairie, chez Mr et Mme BONNAY, rue Gabriel Péri.

Ce travail me plaisait et à la fin de mes études je fus engagée à plein temps.

Le salaire était modeste, plus que modeste même, le smic n’existait pas encore, mais j’étais logée et nourrie chez mes parents. J’avais l’impression d’avoir acquis une certaine indépendance. Je pouvais m’acheter une paire de chaussures, régler ma coiffeuse, les entrées dans les salles de bal et les consommations, tout cela dans la limite du raisonnable car ma mère veillait au grain. C’était malgré tout une forme de liberté.

Dans cette librairie-papeterie le travail ne manquait pas. Je fis mon apprentissage auprès de Mr. BONNAY, un homme rigoureux, méthodique et super actif. J’appris tous les rouages de la papeterie, la différence de qualité des marques, l’utilité de tel ou tel objet. Pour la papeterie professionnelle j’ai eu plus de mal à connaître l’utilité d’un stencil ou différentes utilisations de calques.

J’aimais la papeterie de luxe, toutes les marques de stylos encre, les coffrets luxueux, les ornements de bureau en cuir de Cordoue ou vachette.
Tout était rangé correctement dans un espace assez réduit.

Mais ce que j’aimais par-dessus tout c’était les livres. J’avais à ma disposition tout un choix ; livres classiques ou romans, livres d’art. Mr. BONNAY m’autorisait à lire dans les moments creux « à condition de prendre bien soin des ouvrages ». Ce que j’appliquais à la lettre ayant eu toujours un grand respect pour les livres.

Pendant les trois années passées dans ces lieux j’ai pu enrichir mes connaissances.

Le grand boum de ce magasin c’était la rentrée des classes. La boutique se transformait alors en ruche.

Des paquets de fournitures scolaires envahissaient le magasin, les escaliers de la cave aux étages, jusque dans la salle à manger du couple qui regorgeait de cartons.

Dès que les professeurs avaient donné la liste des fournitures, parents et élèves se présentaient en masse.

Il fallait être efficace, méthodique et rapide. Repérer  l’emplacement des objets demandés, contrôler la liste, empaqueter le tout dans du papier fantaisie en évitant le gaspillage.

Monter et descendre de l’échelle ou des escaliers vingt fois, trente fois par jour ne me posaient pas de problème. J’étais agile à l’époque.

Je ne rentrais pas déjeuner chez moi pendant cette période.

Une collation rapide était servie à l’étage. Le magasin ne fermait pas, la clochette au-dessus de la porte d’entrée nous rappelait à l’ordre.

Mme BONNAY était professeur de français au collège Henri Cazalé dans le quartier de Loumet. En dehors de ses cours ou des corrections de copies, elle nous donnait un coup de main au magasin.

C’était un couple étonnant. Lui actif comme je l’ai dit, super pointilleux, très professionnel, elle, calme plus détendue et plus ouverte d’esprit. Madame BONNAY me conseillait dans le choix de mes lectures. Nous parlions littérature mais aussi de la vie en général. Elle fut une formidable pédagogue, bien plus efficace que Mademoiselle AMOUROUX professeur de lettres, triste, revêche et monotone, qui avait sévi dans mes années de lycée.

Je m’entendais super bien avec tous les deux. J’étais heureuse, mal payée mais heureuse.

Je faisais l’ouverture de la boutique à 7 h 30 parce que Mr. BONNAY disait que les élèves avaient toujours oublié une fourniture avant d’aller au lycée, ce qui était vrai.

Après un ménage rapide et indispensable, j’allais acheter une chocolatine à la pâtisserie CHAMINAUD à deux pas.

La journée pouvait commencer. Les clients étaient tous des gens connus. Dans cette petite ville qu’était alors Pamiers tout le monde se connaissait et se côtoyait dans ses rues commerçantes.

J’ai retenu de cette période que l’on peut aimer son métier, le servir du mieux que l’on peut sans pour cela sacrifier les moments de détente et de convivialité.

J’ai toujours gardé de très bonnes relations avec ce couple. Je ne manquais pas de passer leur dire bonjour lors de mes séjours chez mes parents.
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Quelques mois plus tôt j’avais rencontré l’amour. Il s’appelait Michel. Il était beau et charmant.

Un après-midi après avoir assisté à un match de rugby, nous sommes partis en bande manger des crêpes comme nous le faisions quelques fois. Michel  proposa de me raccompagner dans sa superbe auto.

Devant l’entrée de la maison il me dit « veux-tu sortir avec moi ? » Jeunes gens qui lisaient ces lignes ne souriaient pas. Notre jeunesse était timide, rares étaient les garçons qui ne respectaient pas les filles et les traditions.

Je répondis oui à cette demande et mon cœur de midinette s’emballa. Nous avons celé ce pacte par un baiser.

Quelques temps plus tard mon amoureux me dit « on me propose un poste en Nouvelle Calédonie, viendrais-tu avec moi ? » bien sûr dis-je en imaginant une vie heureuse sous les cocotiers.

Je vivais alors sur un petit nuage qui me portait dans ce monde que connaissent bien les âmes innocentes.

Il me présenta à ses parents lors d’un déjeuner dominical en présence de toute sa famille. J’avais revêtu un joli tailleur bleu agrémenté d’un camélia blanc à la boutonnière.

Puis vint le tour d’invitation de mes parents, complètement charmés par Michel qui remplissait tous les critères du gendre idéal.

Le bonheur était parfait.

Quelques mois s’écoulèrent et alors que nous revenions d’une promenade en voiture à travers la campagne ariègeoise, Michel arrêta le moteur et me dit sans ménagement : « nous ne pouvons plus continuer ensemble, notre histoire est finie ».

Une douche glaciale s’abattit sur moi et j’entendis ces mots « veux-tu que j’aille m’expliquer auprès de ton père ? »

« Il n’en est pas question, dis-je, dans un sursaut de colère c’est à moi que tu dois une explication ».

Mais elle ne vint pas et notre histoire s’acheva dans ma chambre dans un torrent de larmes. Mon père vint me consoler et voulut parler à Michel. Je m’y opposais fermement.

J’étais prisonnière de mon chagrin et rien ne pouvait me consoler. Ma vie était finie !

Je partis quelques jours chez des amis de mes parents à Lormont la ville de mon enfance. Je retrouvais Dany et mes copains d’alors. Un matin je reçus une lettre vide de sens. J’attendais plus et ce plus ne vint pas.

A mon retour, je trouvais sur la table de la cuisine le journal qui mettait en évidence les petites annonces et un faire-part de mariage me sauta aux yeux.

Je fis le sermon que jamais plus un garçon m’attirerait dans ses filets pleins de trous. Mais c’était sans compter sur mon petit cœur tout mou.

Trente ans plus tard, alors que maman était très malade, elle me dit : tu as le bonjour de Michel !

Après l’émotion des retrouvailles il m’avoua son inconséquence et d’autres explications que j’acceptais naturellement. Nous sommes devenus amis.
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Au matin du 5 août 1962 tous les journaux et toutes les radios annonçaient le décès de Marylin Monroe. Elle se serait suicidée. Le choc fut énorme.

Elle était belle, la plus grande star d’Hollywood, la plus glamour. Et voilà qu’en pleine gloire, à peine âgée de 36 ans, on la retrouve inanimée dans sa maison de Los Angeles, la cité des anges.

Nous n’avions d’elle que les films. Les journaux avaient fait état de ses mariages et divorces mais nous n’étions pas alors avides de sensation.

Par ce tragique évènement nous apprenions qu’elle avait été  la maitresse de John Kennedy, président des Etats-Unis et qu’elle avait quelques soucis de comportement.

Les médias se déchainent toujours pour fabriquer des histoires très glamour puis les démolir.

Plus tard, beaucoup plus tard on apprendra que Marylin était une fille sensible, victime de son image, tyrannisée par la Fox.

Elle écrivait des textes d’une sensibilité bouleversante.

Le mythe d’Hollywood s’effritait.

                                                          
                              Photo du net                                                       Collection personnelle

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Mr et Mme TESTARD venaient de vendre le cinéma FAMILIA à un couple de chanteurs de l’Opéra de Toulouse.

Bizarre, vous avez dit bizarre !

C’était un couple charmant mais beaucoup trop « artistes » pour assurer la gestion de ce cinéma. Ils rejoindront tous ces propriétaires de cinéma qui étaient plus pittoresques les uns que les autres. Ce serait une formidable matière  pour écrire un livre drôle et cocasse.

Mr BONNERON, c’était son nom, était passionné de pêche.

Nous avons partagé, lors d’un pique-nique, une énorme truite saumonée. Ce chanteur demandait sans arrêt des conseils à mon père qui se prêtait gentiment au jeu.

Ils n’ont pas tenu trois ans et on revendu le cinéma à Mr LAGREU, famille très connue de Pamiers.

Mr LAGREU menait ses affaires rondement et il ne fallait pas lui « en remontrer ».

La première fois qu’il eut affaire avec les distributeurs de films il se présenta à Toulouse dans leurs bureaux, enfin dans les bureaux de ceux qui distribuaient les films à succès. Il sortit une grosse liasse de billets de banque de sa poche et en la posant brutalement sur le bureau du directeur il dit « je veux ce film ».

Stupéfaction !

Il n’en démordait pas et ne voulait pas entendre raison ni explication sur « comment on apprend un métier ».

Lorsqu’il rencontra mon père il lui fit part de ses difficultés. Et mon père, avec sa bonhommie et sa diplomatie légendaire lui expliqua les méthodes à suivre. Il eut beaucoup de mal et ces diverses rencontres faisaient l’objet de conversations animées à la maison mais aussi dans la profession.

Enfin, Mr LAGREU admit que l’on ne dirigeait pas un cinéma comme une exploitation agricole et de ce jour-là il devint l’ami de papa.

Au décès brutal de mon père en 1979, je revois Mr. LAGREU, premier arrivé, assis dans le canapé du salon, parlant à maman et pleurant son ami qui l’avait si souvent soutenu dans ses difficultés professionnelles et privées.

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Il existait « une Amicale », une association loi 1901 qui avait pour objectif de réunir une ou deux fois par an les exploitants de cinéma de la région Toulousaine. Elle organisait également chaque année, un gouter de Noël pour tous les enfants de la profession. Un film de Walt Disney était projeté dans une grande salle place Wilson à la suite de quoi il y avait distribution de confiseries et jouets.

Cela faisait beaucoup de monde à l’époque puisque, comme je l’ai dit dans un chapitre précédent, la région comprenait les départements de l’Ariège, les Hautes Pyrénées, la Haute Garonne, le Tarn, le Gers, le Tarn et Garonne, le Lot et l’Aveyron. Le Président était un Distributeur de film inconditionnel des feux d’artifice. Il en faisait une fixation. Il était également admiratif de FERNANDEL. Il en avait la prestance et la voix et n’hésitait pas à chanter le répertoire de l’artiste sous les applaudissements nourris de l’assistance.

J’en voulais beaucoup à mes parents de m’obliger à participer à ces réunions. Il n’y avait pratiquement pas d’enfant de mon âge. Je m’ennuyais fortement. Un couple d’exploitants proche de Toulouse trouvait le moyen, à chaque rencontre, de placer leur fils boutonneux et bedonnant à côté de moi à table. Il ne disait pas un mot c’était déprimant. L’éducation stricte que j’avais reçue ne me permettait pas de contrer verbalement cette situation mais tout dans mon attitude en disait long.

A part lui, il n’y avait pas de jeunes et je me demandais bien pourquoi.

Lors de ces repas qui se passaient dans des restaurants et des lieux différents à chaque fois, l’exploitante du cinéma ABC de Toulouse était toujours présente. Une petite femme fluette, aux habits sans couleur ni forme. On aurait dit qu’elle sortait tout droit des studios de WALT DISNEY venant de jouer la sorcière.

Elle avait à son bras un grand cabas en toile cirée. Elle adorait les chats. Chez elle, elle en avait partout. Lorsque le repas commençait elle déposait discrètement de la nourriture dans son sac : et hop un peu de saucisson, et hop un morceau de poulet, ainsi de suite ….

On dirait aujourd’hui qu’elle avait un toc car on savait parfaitement qu’elle avait les moyens d’acheter de la nourriture pour ses chats.

Lors de ces rencontres il y avait bal. Mr. Vole, exploitant à Lavelanet, était aussi musicien. Avec quelques confrères ils assuraient l’ambiance.

Je faisais souvent « tapisserie » puisque les danseurs avaient l’âge de mes parents. Mais quelques fois, pour me faire plaisir, mon père m’invitait à danser le paso-doble, la valse ou le charleston. Nous faisions sensation. Mes parents ont toujours aimé danser. Lorsque j’étais petite ils m’emmenaient sur les pistes de danse, c’est ainsi que j’ai attrapé le virus.

Dans ma jeunesse et même plus tard, je ne manquais aucune danse. Juchée sur « des quilles » rien ne me faisait peur.
Les rocks endiablés, les valses à l’endroit à l’envers, les paso doble avec des passes compliquées, les tangos …. Il suffisait d’avoir le bon partenaire pour que le plaisir partagé soit total. Et là c’était aussi un sport. Près de la piste de danse je scrutais pour voir si celui-ci était présent et il faisait de même. Ce n’était pas toujours le même  danseur pour chaque danse.

Mais s’il n’était pas là je dansais quand même. « Il ne faut pas gâcher »

                                   

                                  Réunion du bureau de l’Amicale Toulousaine

                             (Mon père 2° rang 2° à droite – ma mère dernier rang 1° droite
                                  2° rang gauche Mr et Mme Vole exploitants à Lavelanet
                                1° rang gauche Mr Vergnaud et Mme 2° rang 4° gauche, exploitants du Lido
                                à Castres que mes parents achèteront après mon mariage en 1969).
                                1° rang 3°droite René Navarre directeur de la Paramount Toulouse et Président
                                de l’Amicale.

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Une fois par an, la profession organisait un Congrès. Un tour de rôle était fixé entre les sept régions cinématographiques et c’est l’Amicale de la région désignée qui devait se charger de l’organisation.

Pendant ma jeunesse la région de Toulouse a organisé quatre fois le Congrès.

Le matin de la réunion les différents syndicats professionnels tenaient tribune et les problèmes étaient évoqués. Il y avait « les huiles » comme disaient les petits exploitants.

Puis il y avait un grand repas autour de trois cent ou quatre cent personnes. C’était une occasion de rencontrer tous les distributeurs et confrères. L’occasion de se faire connaître.

Dans les années soixante-dix, je me souviens des discussions âpres et houleuses sur l’avenir sombre du cinéma et la nécessité de diviser nos grandes salles en plusieurs.

Il y avait les pour et les contres. L’investissement d’un tel projet était lourd mais grâce à la loi d’aide (le CNC prélève une taxe sur chaque ticket et reverse cette somme à l’exploitant uniquement en cas de travaux, une économie forcée) certains ont pu franchir le cap. Beaucoup de salles n’avaient pas été rénovées depuis de nombreuses années, la somme disponible était alors très conséquente.  

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8 avril 1963 je fêtais mes 20 ans. J’avais lu dans des magazines que des jeunes filles avaient eu des fêtes extraordinaires pour marquer cet évènement. Que d’autres avaient reçu de magnifiques cadeaux.

Rien de tout cela pour moi. Le traditionnel gâteau avec vingt bougies que je soufflais en compagnie de mes parents.

La vie est belle à vingt ans, dit-on, je n’en étais pas convaincue encore meurtrie par mon chagrin d’amour.

                                                                ********
Pour tout bagage on a vingt ans
On a l’expérience des parents
On se fout du tiers comme du quart
On prend l’bonheur toujours en retard
Quand on aime c’est pour tout’ la vie
Cette vie qui dur’ l’espace d’un cri
D’un’permanent’ ou d’un blue jean
Et pour le reste on imagine
Pour tout bagage on a sa gueule
Quand elle est bath ça va tout seul
Quand elle est moche on s’habitue
On s’dit qu’on est pas mal foutu
On bat son destin comme les brêmes
On touche à tout on dit je t’aime
Qu’on soit d’la Balance ou du Lion
On s’en balance on est des lions …            Léo Ferré

                                                                   *********

Lors d’une rencontre professionnelle mon père fit connaissance avec un monsieur qui lui soumit l’idée de créer un second cinéma à Muret.

Une autre aventure commençait et il flottait dans l’air une idée de déménagement …

                                                                                                                              A suivre …


Propriétaire : C. Bros-Rouquette  Support Technique J-P Perrault

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